Perret...
Parce qu'elle fait partie des (trop rares) citations recopiées sur mon petit carnet
que je l'ai relu ce soir là
que j'apprécie beaucoup Perret
je vous la livre ici
"Je n'ai rien contre l'Europe, au contraire, et la France fait partie de l'Europe qui fait partie du vieux continent, etc., mais je ne me suis jamais bien excité sur leur histoire de parlement européen. Encore un écran de fumée, avec ce relent de soufre habituel aux émanations démocratiques. Oui, voilà ce que je me suis dit, voilà où j'en suis à l'heure où les gens de bien nous pressent d'oublier un petit peu la patrie pour construire l'univers et nous conjurent de défaire un petit peu la France pour faire l'Europe. Quand on me parle européen, je réponds bailliage ou sénéchaussée, quand on me parle mondial je rétorque paroisse et quand on me parle social je réponds féodal. C'est ma façon d'être constructif. Sans doute je connais la rengaine : du fief à la province, de la province à la nation, de la nation à l'Europe et ainsi de suite ; on fait volontiers confiance à un idéal quand il a une petite allure nécessaire et fatale. Je n'ai aucune sympathie pour la nécessité, et la fatalité m'écœure. Bien sûr, unité, universalité, c'est un vieux rêve, une noble hantise ; et sur le plan temporel elle sert de caution à toutes les entreprises d'hégémonie, à toutes les tyrannies autocratiques et doctrinaires."